Test de Ghost of Tsushima (PS4)

Sucker Punch Productions est un studio connu pour les jeux d’infiltration Sly Cooper sur PS2, puis pour les open world avec pouvoirs, Infamous sur PS3 et PS4. Ils ont d‘ailleurs signé un des meilleurs premiers jeux de la PS4, Infamous Second Son et son extension First Light. C’est une bonne chose qu’ils ferment le bal des AAA PS4 en proposant un chant du cygne plus que respectable.

Préambule : Je me renseigne très peu sur un jeu, pour ne pas me spoiler, et je n’avais vu que la première vidéo de l’E3 il y a quelques années. Le japon féodal, les samouraïs, ça ne m’intéressait pas vraiment, je ne savais même pas que ce jeu était un open world. Quand Playstation m’a proposé de le tester, j’ai donc hésité et je me suis lancé, grand bien m’en a fait car j’ai adoré ce jeu !! Voici mon test de Ghost of Tsushima :

Le jeu se passe sur l’île de Tsushima, une île japonaise entre la Chine et le Japon. L’histoire du jeu raconte l’attaque (historiquement fictive) des Mongols sur cette île, en tuant ou asservissant tout un peuple. Vous êtes Jin Sakaï, un samouraï qui, comme tous les autres combattants auraient dû y rester lors d’une grande attaque des Mongols. Le destin en a décidé autrement et vous allez pouvoir aider votre peuple, attaquer les bases ennemies et repousser l’ennemi. Je n’en dirai pas plus sur l’intrigue qui a le mérite d’être intéressante même si le début ne m’a pas scotché.

Il m’a d’ailleurs fallu plusieurs heures avant de vraiment rentrer dans l’aventure, appréhender les mécaniques et ensuite ça a été le kif absolu ! Peu d’open worlds me passionnent autant, au point de faire toutes les quêtes secondaires (souvent intéressantes) avant de faire la quête principale. J’ai même été ému par moment, ce qui arrive rarement dans un jeu.

Beaucoup de ce que montre ou propose le jeu a déjà été vu dans d’autres jeux, certains diraient que le jeu est un mélange sans saveurs de plusieurs autres jeux, quelle erreur cela serait ! Une des plus grandes qualités du jeu, c’est de ne pas être frustrant, là où plein d’open worlds sont parfois très relous. Ça se manifeste par des petits détails qui ne se voient pas tout de suite mais qui à force de jouer deviennent vraiment agréable. Par exemple : Lors des traversées avec le cheval, jamais il ne va buter contre un arbre même en traversant une forêt très dense.

Le cheval à lui tout seul est un bon exemple, car il est disponible très rapidement, il n’est jamais coincé, ne peut pas mourir, quand il y a un combat il se met à l’écart. On est loin des boulets de certains jeux.

Lors des scènes de dialogue à cheval ou en marchant, on a la possibilité de courir et la personne qui nous accompagne suit automatiquement notre cadence, c’est très agréable, quand on n’a pas envie de se taper tout le chemin en marchant et qu’on a envie de courir rapidement jusqu’au but.

Lors de chevauchées où quelqu’un d’autre nous guide, on est comme sur un rail avec la possibilité de s’écarter du chemin pour ramasser fleurs et autres loot. Cela permet de ne pas avoir à regarder la carte tout en suivant à coup sûr notre guide. Et bien sûr on choisit la cadence, c’est appréciable.

Le level design du jeu est discret mais bien pensé, on n’est jamais bloqué quelque part, si on montre trop haut et qu’on arrive nez à nez avec un précipice, on peut toujours descendre sur un côté ou le faire en escalade. Sur la carte, tout n’est pas renseigné et c’est en discutant avec des villageois que des missions se débloquent. Cela évite l’effet Ubisoft avec 1000 choses à faire d’entrée sur une carte.  

Au rayon des bonnes idées, la confrontation avec un ennemi est l’occasion de bien commencer un combat en éliminant un voire plusieurs ennemis rapidement si l’on réussit. Le code d’honneur des Samouraï leur impose de s’annoncer avant d’affronter un ennemi, ne jamais le prendre par surprise. Ici le jeu laisse le choix entre infiltration avec assassinats discrets ou confrontation puis combats avec parfois pas mal d’ennemis.

Les combats sont d’ailleurs une des grandes réussites du jeu, on est loin d’un Assassin’s Creed et pourtant la panoplie de coup est simple, avec seulement 2 boutons pour frapper, un pour parer (au bon moment pour déclencher une riposte mortelle) et un pour esquiver. Au fur et à mesure que l’aventure avance, on débloque des armes comme l’arc ou des bombes et autres fumigènes très utiles quand les assaillants sont trop nombreux ou prennent le dessus. C’est un vrai plaisir d’enchaîner les ennemis avec classe et de les découper sans se faire toucher. Au passage le sang gicle beaucoup et ça renforce encore plus le côté stylé des combats de sabre. Le sang reste d’ailleurs par terre un certain temps, ce qui donne un certain style :

Au niveau des petits détails, les tenues se salissent, quand on marche dans la boue, c’est pire quand on rampe. Cela met du temps à redevenir propre, le plus rapide est un passage dans la rivière.

L’arbre de compétence est bien fait, il contient pas mal d’éléments mais on peut le compléter sans avoir à faire 100% du jeu, ce qui veut dire qu’on peut rapidement jouer avec la version la plus complète du personnage, ce qui est très agréable.

Visuellement, je ne m’attendais pas à être bluffé à ce point. C’est le dernier gros jeu de la PS4, studio first party donc synonyme de qualité mais cette direction artistique !! Les dev passent de Seattle à une île Japonaise de carte postale. Les textures sont fines, l’animation est au top et les décors sont magnifiques : des cerisiers en fleurs en passant par une source chaude de montagne finement décorée, des champs de fleurs battus par le vent à des forêts aux feuilles d’or, des arbres qui perdent pas mal de leurs fleurs rouges, des cimetières impressionnants, des temples bouddhistes, le tout magnifiés par la lumière du jeu, à tomber.

Mon heure préférée est la golden hour (image ci-dessus tirée de ma PS4 pas pro), je pourrais jouer tout le jeu avec cette esthétique dorée par le soleil juste avant la nuit. Ensuite la nuit, particulièrement lumineuse grâce à la lumière de la lune est un de mes moments préférés. J’ai pris plus de 250 photos dans le jeu, la plupart sans aucune retouche ni modification de paramétrage, tellement c’était beau ! (dur choix d’ailleurs pour illustrer ce test)

Cette direction artistique alliée à ce niveau technique donne un résultat chatoyant. Les volutes de fumée et les particules donnent au jeu un niveau de crédibilité et d’esthétisme rarement atteint.

Et encore je n’ai pas joué longtemps en noir et blanc façon Kurosawa, avec les voix en japonais (même si ça le fait), j’ai préféré la jouer roleplay avec les voix FR. Le doublage français est d’ailleurs très réussi, avec la voix de Damien Boisseau. Il est connu pour de nombreuses voix dont Matt Damon. Avec un ton posé et solennel qui colle bien au samouraï, son travail sur ce jeu lui donne la voix exacte de l’Outsider de Dishonored 2.

La partie sonore de Ghost of Tsushima est remarquable, j’ai testé une partie du jeu avec mon système Home Cinema 5.1 (sur le grand écran hu, hu !) et l’autre au casque, dans les deux cas j’ai trouvé ça bluffant de réalisme, lors d’un orage par exemple ou simplement de la pluie. En se baladant dans des endroits peuplés, c’est toujours intéressant de tendre l’oreille pour avoir l’avis des habitants sur mon personnage.  

Le mode photo est le plus complet que j’ai vu sur cette génération, plus même que Horizon: Zero Dawn qui proposait déjà le changement d’heure. Sucker Punch prod a poussé le vice super loin, avec le choix des particules qui vont virevolter dans le vent, leur nombre, la force du vent ainsi que le temps qu’il fait et d’autres options encore. Cela permet de faire des photos magnifiques.

J’ai vraiment kiffé ce jeu et je lui trouve peu de défauts. Evidemment comme tout open world, il y a de la répétition mais là encore la balade est tellement agréable que ce n’est pas une corvée. Il manque parfois d’une lumière dans les endroits sombres, je ne demande pas une lampe torche mais pourquoi pas une simple torche. Enfin la carte est assez approximative et n’aide pas à se diriger facilement. Le mieux est de marquer l’endroit désiré sur la carte et de se faire guider par.. le vent ! Encore une bonne idée du jeu qui permet de se concentrer sur le voyage et non d’avoir le nez rivé sur la minimap ou autres.

La durée de vie de Ghost of Tsushima est très bonne, la quête principale et les quêtes secondaires utiles (tels que les récits de vos alliés, cela change de la quête Fed-Ex) vont vous occuper un bon moment. Le jeu ne possède aucun compteur et donc je ne sais pas combien de temps exactement j’y ai joué mais je dois avoir dépassé les 40 heures et je n’ai pas tout fini à 100%, même si j’ai fait toutes les quêtes, je n’ai pas fait tout les collectibles. Bref, c’est très .. honorable !

J’aurai encore plein de choses à dire sur ce jeu mais je ne veux pas spoiler, jouez-y !

Ghost of Tsushima est un grand jeu, qui propose une direction artistique magnifique, des effets de particules et de lumière rarement vus dans un jeu vidéo, pour une aventure hors du commun. J’ai adoré y jouer, c’est vraiment une très bonne surprise, grâce à plein de petits détails qui améliorent l’expérience de jeu. Je ne saurais que trop le conseiller, Ghost of Tsushima est un jeu généreux, joli, avec très bon un système de combat, au gameplay et level design bien pensés. Un must-have !

 

Note : 5/5

Les plus :

  • Direction artistique et technique de haute volée
  • Système de combat parfait
  • Arbre de compétence fourni et rapidement déblocable intégralement
  • Bourré de petites idées qui améliorent l’expérience
  • Durée de vie appréciable
  • Mode photo complet
  • Chevauchée très agréable

Les moins :

  • Manque une torche pour les endroits sombres.

 

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