Je vous vois venir : la 3D, c’est du numérique ! Bien sûr, mais la plupart des gens ne savent pas faire la différence entre numérique et 3D numérique, ils disent que la 3D c’est nul et que le bon vieux cinéma c’est bien mieux…grave erreur !
La technologie au service du spectateur
Pour vous expliquer ce qui me gêne vraiment, il faut repartir à l’invention du cinéma par les frères Lumière en 1895. Déjà à l’époque, ils utilisaient une pellicule sur laquelle se forme l’image. Cette technique est encore la même aujourd’hui. Oui, on est passé par le muet, puis le parlant et enfin le film en couleur mais la pellicule est restée. Cette méthode quasi ancestrale est encore la plus répandue, malgré l’arrivée en France des premiers films en numérique dès 2003. (Personnellement j’ai vu Les indestructibles de Pixar en numérique et depuis ce jour je ne peux plus aller au cinéma sans voir une réelle différence.)
Ce que je reproche à la pellicule, c’est d’abord un certain flou plus ou moins visible selon le type de film et encore plus quand il y a des sous-titres, mais aussi un tremblement de l’image et des crépitements dùs au frottement de la bobine sur la pellicule. Dans le cas d’un film étranger, la pellicule originale est copiée pour la version doublée en français, puis cette copie est elle-même copiée autant de fois qu’il le faut pour une projection dans les salles en France. Ensuite cette copie qui atterrit dans votre cinéma favori est visionnée plusieurs fois par jour, ce qui fait qu’au bout de 2 semaines d’exploitation, l’image est encore pire qu’au début et les défauts encore plus gênants.
Avec le cinéma numérique, tous les défauts cités sont bien sûr absents, mais il y a aussi d’autres avantages que résume bien le Kinépolis de Lomme : « Qualité stupéfiante, précision incroyable, couleurs exceptionnelles, netteté inégalée… Le Cinéma Digital, c’est la fidélité maximale à l’oeuvre d’origine, sans perte de qualité, projection après projection. »
En 1999 pour la sortie de l’épisode 1, George Lucas (le génial créateur de Star Wars, pour les deux qui ne suivent pas au fond) avait déclaré : « Le cinéma digital est inévitable, autant y passer le plus vite possible »
La 3D, évolution logique ou simple mode ?
Ce qui m’attriste c’est qu’ormis quelques grands complexes comme le Kinépolis ou Mega CGR en banlieue, les cinémas ne diffusent un film comme Avatar qu’en version 35mm toute moche (enfin vous m’avez compris) ou en version 3D ! Pas en numérique « simple ». Vous vous demandez sûrement ce que moi, geek fan de belles images et de prouesses techniques a contre la 3D qui semble être l’évolution logique du cinéma ? Et bien pour moi, l’innovation doit se faire sans compromis. Le passage du cinéma à l’ancienne au numérique n’a apporté que des avantages (cités précédemment) mais l’arrivée du cinéma en relief a fait régressé la qualité d’image. En effet, le premier problème vient du contraste super sombre qui dans un film très lumineux nous donne une image assombrie. Combien de fois au cinéma j’ai enlevé mes lunettes pour m’indigner de l’image qui, avec lunettes est très sombre alors que sans était pourtant très lumineuse ! Le second problème vient aussi des lunettes en elles-mêmes qui peuvent gêner l’immersion pourtant primordiale dans un film (elles reflètent parfois le panneau lumineux de sortie de la salle ou une autre source lumineuse, elles gênent, encore plus si on a déjà des lunettes). Pour finir avec la 3D, certains ne peuvent pas la voir et elle provoque des maux de tête ou des nausées pour une partie des spectateurs. Je pense bien sûr que la technologie va s’améliorer d’ici quelques années mais en 2011 la 3D n’est pas encore indispensable pour un film.
C’est pas donné mais c’est bien rendu..
Évidemment un projecteur numérique ça coûte un bras pour les salles de cinéma, mais je ne parle pas ici d’une mode qui sera passée dans 5 ans, c’est un investissement à très long terme, qui vaut le coût comme l’achat d’un écran. Le numérique permet de diffuser dans les salles autre chose que des films, comme des concerts, des matchs qui peuvent rentabiliser plus rapidement l’achat. Quand on parle du coût, il faut aussi dire qu’un film en 3D coûte 3-4€ de plus qu’un film « normal » pour le spectateur et 2-3€ de plus qu’un film en numérique. Sur ce point aussi le numérique a encore l’avantage sur la 3D.
Si vous êtes arrivés à cette partie de l’article et que vous ne voyez pas la différence entre un film classique et un film en numérique, dites vous qu’il y a autant de changement visuel qu’entre une vieille VHS de vacances et un film en Blu-ray. J’ai trouvé un site qui compare l’image DVD (bien meilleure que VHS) à l’image HD d’un blu-ray du Seigneur des Anneaux, passez la souris sur chaque image pour voir la version HD. (Dites-vous que la différence se voit déjà sur une petite image mais saute aux yeux sur un écran de cinéma !)
A savoir : je ne parle pas de l’Imax car il a énormément de points commun avec le cinéma digital « classique ».
Épilogue
Ça fait au moins 5 ans que je veux écrire cet article et la flemme m’en empêchait. Le pire c’est que ce que je raconte maintenant était déjà valable il y a 5 ans, peu de choses ont changé. Habitant sur Paris depuis 4 ans, j’ai longtemps pesté sur le peu de salles en numérique. Les seules salles avec projecteur numériques étaient utilisées pour les films en 3D ! Quasiment impossible par exemple d’aller voir l’excellent Wall-E de Pixar en numérique car le film n’a pas de version 3D. Le seul cinéma de Paris (!) où il était projeté en numérique était le Max Linder Panorama, un cinéma d’auteur. Évidemment j’y suis allé et leur écran est magnifique (je vous le conseille). Autre exemple : UGC a été la dernière grande chaîne de cinéma à adopter des projecteurs numériques, ils ont tellement tardé par rapport aux autres qu’ils ont vu le phénomène Avatar avec des jumelles en bois ! En effet, si un abonné UGC voulaient voir en relief le film qui a réellement lancé la 3D (et rapporté des millions), il devait aller chez Gaumont ou autres, un comble ! Hélas, pendant ce temps, dans Paris intramuros, il était impossible de voir Avatar en numérique sans 3D ! Dommage qu’on ait pas le choix, principalement car les gens ne connaissent pas les différences entre les versions. A cause de ça, les citadins réfractaires à la 3D ont été « obligés » de regarder le film en 35 mm, avec le flou et les tremblements..
Depuis le début de cette année, je remarque un changement agréable, comme par exemple au Gaumont Aquaboulevard où des films qui n’ont pas de versions 3D (comme Limitless ou Very Bad Trip 2) sont diffusés en numérique dans la plus grande salle et sans surcoût ! Il faut saluer l’initiative et espérer que de plus en plus de salles dans la France entière diffuseront des films en numérique. Bon, je suis prêt à parier que lors de la sortie d’Avatar 2, il sera difficile de le voir en numérique sans 3D ! (hors gros complexes de cinéma) Et je suis un peu pessimiste car il sort en 2014 et d’ici là tout le monde sera à fond dans la HD j’espère ^^
Bien sûr, cet article ne reflète que mon point de vue, mais une fois qu’on a gouté à la HD, on a plus envie de revenir en arrière ! (comme de jouer en HD sur PS3 ou Xbox 360, ça donne plus envie de rejouer à la Wii sur son écran plat !)
meme si pour moi c’est un peu incomprehensible je te felicite pour cet article
tu l’as super bien ecrit c’est clair on deviendrait presque passionné et je sais que tu as du l’ecrire avec toute la passion que je te connais
bravo mon Mathieu
marraine
Merci 😀
Cet article est très intéressant. Je me retrouve un peu dans ces propos un peu râleurs, notamment sur la qualité de l’image. C’était un des points sur lesquels je m’appuyais pour faire comprendre qu’avec la technologie d’aujourd’hui on ne devrait plus avoir de débris sur un écran de cinéma lorsqu’on va voir le dernier né de chez DreamWorks ou Pixar!
Je suis d’accord, les salles devraient moderniser leur équipement. L’industrie du cinéma est bien plus en avance au niveau production qu’au niveau diffusion, le fossé doit se fermer.
C’est une exigence basée sur le principe d' »avancer avec son temps ».
Je suis vendue sur le principe du numérique en salle, de nos jours je préfère (presque) regarder les films sur mon écran HD à la maison que de payer une fortune pour une qualité d’image médiocre en salle obscure.
Noël dernier, je suis allée voir « It’s a Wonderful Life » dans une salle à Londres où l’expérience est aussi importante que le film qui est un classique de 1946 et en noir et blanc. La salle est relativement petite, l’écran doit être aussi vieux que les films qu’il projète, les places assises vont du canapé au fauteuil avec tables basses. Il y a un bar au fond de le salle et le personnel amène les cappuccino et les cacahuètes directement aux usagers. Aussi ils vident assez bruyament les marcs de café contre la grosse machine à espresso!
L’expérience était exquise.
Je dois dire que ça m’a fait remettre en cause mes exigences. Il y a un manque à gagner pour les salles projètant des films récents dont les prouesses techniques et effets spéciaux importent parfois plus que l’histoire elle-même. Ça fait aussi parti de l’expérience. Comme tu le soulignes dans l’article, il faut déjà savoir faire la différence et je trouve que tu l’expliques très bien.
Pour finir, « Le bon vieux cinéma c’est bien mieux »… pour les vieux films! Pour le reste, on veux du numérique, merci beaucoup.
Merci pour ton commentaire, je suis complètement d’accord avec toi, un bon vieux film, surtout en noir et blanc se regarde dans ces conditions 🙂 C’est d’ailleurs assez exceptionnel, un ciné avec canapés, bar, cappuccino et cacahuètes servis en salle !
Bonne conclusion aussi. La révolution numérique avance, mais encore si je veux voir Transformers 3 en numérique sans 3D, il y a un seul ciné à l’autre bout de Paris.. On passe au numérique, mais on ne laisse pas souvent le choix au spectateur entre 3D numérique et numérique.
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Très bon article où tu exprimes bien ton point de vue plutôt que de reprendre des poncifs bateau ou faire du copier/coller existant
Merci 🙂
Merci !
Bonjour,
Je cherchais des infos et votre article m’en a apportées, cependant comme il a déjà quelques années je me demandais si en 2015 il était toujours d’actualité? Du coup vaut il mieux aller voir Star Wars en numérique plutôt qu’en 3D? Je précise que j’irais dans un UGC où j’ai le choix entre les 2 possibilités, et que le 3D me pose souci car il faut les lunettes et c’est fatigant surtout pour les enfants.
Merci
Cdt
Aurelana
Bonsoir, la situation du numérique en France s’est clairement améliorée mais pour moi le numérique sans 3D est toujours supérieur. J’ai pu voir le dernier Star Wars en 3D, avec des lunettes passives donc moins gênante mais une 3D moins profonde. Même le contraste s’est amélioré, mais sur un film aussi visuellement impeccable que Star Wars je le conseille toujours en numérique.
Merci beaucoup pour votre réponse rapide et précise, ce sera donc la séance en numérique 🙂 !