Il est là le tournant Marvel, le premier film Post Endgame. On pourrait croire que tout est dit mais l’univers est trop vaste et certains personnages trop effleurés pour que Disney les laisse tranquille. Spider-man ouvre donc le bal avec un Far From Home ayant la très dure tâche de rebondir et faire le pont entre la phase 3 et la phase 4.
Il va sans dire que si vous lisez cette critique, vous avez déjà vu Avengers : Endgame, je ne considèrerai rien comme du spoil.
L’araignée sympa du quartier décide de rejoindre ses meilleurs amis Ned, MJ, et le reste de la bande pour des vacances en Europe. Cependant, le projet de Peter de laisser son costume de super-héros derrière lui pendant quelques semaines est rapidement compromis quand il accepte à contrecoeur d’aider Nick Fury à découvrir le mystère de plusieurs attaques de créatures, qui ravagent le continent !
Je cultive une certaine sympathie pour l’homme araignée mode Disney, notamment pour le traitement qui en est fait. Ma vision du personnage s’y retrouve totalement, l’adolescent ni trop perdu ni populaire, pris entre ses responsabilités démesurés et ses problèmes incroyablement banals qu’il fait passer au premier plan. Ni le traitement un peu tiède de Marc Webb ni la trilogie de Sam Raimi, trilogie que je déteste, n’ont vraiment rendu le personnage intéressant. Le récent Homecoming, perfectible, avait cette petite fraicheur et ce ton collant à la fois à la vision Marvel de Disney (qu’on peut critiquer) et à cette approche adolescente crédible du personnage.
Ici… rien de surprenant au fond. Far From Home se sert de l’élan du premier et, sans éclipser les évènements de Endgame, les affadi un peu, les laisse encore planer avant de leur donner vraiment de l’importance dans les prochains films. La relation posthume entre Peter et Tony Stark y tient une bonne place, montrant un Spiderman un peu perdu, laissé à lui-même et a ses sentiments amoureux emportant presque toutes ses décisions.
Sans être un film fabuleux, cela reste du grand spectacle divertissant (quelle surprise) et toujours aussi touchant. Tom Holland est absolument parfait dans son rôle et Zendaya prend de l’importance pour le bien de l’histoire. Le bémol vient justement de cette quasi-absence de gravité dans le propos, de contrepoids suffisamment fort. Le monde est censé apprendre à se relever, Peter Parker être dévasté par le mort de son mentor, mais tout reste un peu lointain même lorsque le film veut nous le mettre en pleine face. Tout semble encore suspendu. L’un des segments nouveaux pris par le réalisateur est celui des Fake News, une approche encore embryonnaire ici, mais qui amène une fin et des répercutions très ouvertes. (Surtout, restez bien jusqu’au bout du générique).
Et le méchant ? Pas tellement mieux loti que dans le premier. Inutile de dévoiler de qui il s’agit pour ceux qui ne connaitraient pas les Comics, mais lui et son plan sont particulièrement tirés par les toiles et son background trèsbrumeux.
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