Une licence vidéoludique qui ne m’a pas laissé un souvenir impérissable, pourtant Hitman a en son temps ouvert la voie à une nouvelle forme de jeu d’infiltration. Réussie sur bien des aspects, la franchise s’appuie avant tout sur une chose : la personnalité du protagoniste, l’agent 47, figure totalement froide et déshumanisée, ce trait de caractère nécessaire pour être un tueur parfait. Un film franchement moyen il y a quelques années, puis un second qui sera le sujet du jour, dont on peut redouter le pire. Il est pour moi impossible de m’imaginer un bon film en partant de ce jeu tant les codes respectifs sont ici éloignés. Mais qui sait.
Issu d’un ancien programme génétique, l’agent 47 est une machine, un implacable tueur au service d’une mystérieuse Diana. Prochaine mission sur sa liste, le syndicat, autre organisation intéressée par le « père » de 47, un scientifique porté disparu depuis des années, via sa fille Katia.
Première surprise, les minces souvenirs me venant du premier opus diffèrent largement du film. Pour cause, l’essentiel de la trame, mise à part la broderie autour des questions génétiques, ne suivent pas le jeu. Il faudra donc ne pas trop être fan de la série et accepter l’idée d’un reboot. Oubliez totalement les références au jeu donc, sauf sur quelques points disséminés çà et là.
Décomplexé, le film se laisse voir et, à défaut d’être bon ou même acceptable, n’est pas suffisamment ennuyeux pour un navet et pas suffisamment mauvais pour un nanar. Un film d’action série B voire lettres qui suivent, sans plus, mais y avait-il besoin de mettre une étiquette Hitman sur ce produit formaté ? A part faire des entrées sans trop se fatiguer, la réponse est non.
Car quand bien même ce film se présente en reboot, le personnage, mais surtout les codes profonds ne paraissent pas respectés, même si loin d’être piétinés comme j’ai pu l’entendre. L’agent 47 en lui-même est peut-être le personnage le plus réussi car s’il rajoute une dimension sentimentale totalement contre nature, il garde à peu près le côté froid et pratique. L’homme ne tue pas inutilement voire épargne, sans doute ce qui a dérangé pas mal de monde. Ce point mérite d’être défendu car déjà présent dans le premier jeu, où laisser tranquille un innocent voire l’aider était vu comme positif. La preuve de plus que bien des gens parlent sans avoir joué au jeu, mais c’est un autre débat.
Retour au salopage en règle avec à peu près tout le reste. Jeu d’infiltration ? Ça veut bien dire débarquer dans une salle en flinguant tout ce qui arrive à grand coup de sous-chorégraphies façon Matrix ? Si oui alors le film a bon. Esthétiquement ce n’est donc pas à jeter, mais côté fidélité au personnage…
Nouveau bémol, les autres personnages totalement en roue libre, un Zachary Quinto qu’on ne connaissait pas dans un registre aussi grotesquement surjoué, Hannah Ware devenant insupportable au bout de 10 min, et l’antagoniste De Clerq (oui, comme le Roi de la frite) qui ferait passer un méchant Marvel pour Hannibal Lecter. Ajoutez à cela une progression de l’histoire oscillant entre le simpliste et le publireportage Audi/Singapour pour achever de se dire qu’il y a là un certain sabordage.
Un cas d’école du film à licence. Inutile, n’exploitant même pas son principe de reboot, bâclé sur bien des points, le film Hitman évite pourtant d’être désagréable, gardant un certain cachet visuel. Difficile en revanche de le recommander à quiconque, surtout pas au fan.
Date de sortie : 26 août 2015
Durée : 1h25min
Réalisé par : Aleksander Bach
Ça doit être frustrant de faire un film si pourri, sans doute à la commande, avec un matériel correct à la base.
Hello,
Ton article m’a donné envie de visionner ce film. Il m’a l’air très bien réalisé et rempli de suspens.
À bientôt