Test de Rise of the Ronin (PS5)

Nouvelle exclu PS5 ! Voici le test de Rise of the Ronin :

Après avoir adoré l’open world Ghost of Tsushima sur PS4/5, j’étais sceptique de commencer un autre open world sur le Japon à l’époque des samouraïs. Surtout que sur le papier Rise avait l’air moins bien même si la Team Ninja fait des bons jeux.

Le contexte et l’époque sont très différents, il y a des similitudes dans le gameplay mais les 2 jeux sont très différents. Dans GOT on affronte des envahisseurs mongols sur une île japonaise en tant que samouraï avec un code d’honneur. Dans ROTR, on joue un Ronin qui n’a pas de code d’honneur et qui a une morale à géométrie variable (c’est à vous de faire tous les choix, même les plus discutables). L’histoire se déroule pendant la fin du shogunat, à savoir le moment de l’histoire où le Japon sort de son isolation et s’ouvre de plus en plus aux autres pays, ce qui provoque de l’instabilité économique, de l’inflation, du chômage, du chaos (et le choléra ramené par les étrangers) et forcément des affrontements entre les pro-shogunat et ceux qui veulent y mettre un terme, en plus de tout ceux qui ont voulu en profiter. C’est dans cette poudrière que vous allez évoluer en vous faisant une réputation de bon guerrier mais pas que. J’ai vraiment aimé cette partie du jeu qui mêle réalité historique et fiction.

Niveau graphisme, c’est loin d’être moche, mais c’est loin d’être très beau également, surtout au début du jeu. On est loin de la direction artistique d’un Ghost of Tsushima. Techniquement en 60 FPS c’est fluide, mais je remarque qu’il y a pas mal de clipping, d’apparition de textures au dernier moment, ce qui, sur PS5 est assez honteux. Mais passé la première zone très quelconque, le jeu révèle sa beauté, avec des beaux paysages, des ambiances différentes selon l’éclairage et l’heure de la mission (golden hour, nuit illuminé par du feu, ou encore des feux d’artifice qui éclairent la nuit sur des bateaux). Je pense que le studio aurait dû mettre le paquet sur le début de l’aventure. Toutes les captures de ce test ont été prise sur ma PS5 et franchement c’est beau même s’il manque un petit plus next gen.

Les animations du jeu ne sont pas ultra réalistes, elles sont très jeu vidéo, assez rapides. Ça m’a fait bizarre au début mais au final je trouve que Rise of the Ronin est très agréable à jouer. Exemple : quand on appelle son cheval, même si on a un mur derrière nous , il arrive de derrière hyper rapidement. Ce n’est pas réaliste mais c’est agréable à jouer. Pareil pour le loot qui peut se faire en cheval, c’est pratique. Le jeu va même jusqu’à proposer la possibilité de planer, ce qui est de plus en plus courant dans un jeu open world mais pas la norme non plus. C’est génial pour une liberté de mouvement agrandie et moins de trajets inutiles (il y a bien sûr des fast travel grâce aux bannières mais ça c’est un standard)

Niveau gameplay c’est du Team Ninja avec des combats au sabre (mais pas que), avec une grande importance sur la sélection de la posture, la garde et surtout les parades qui permettent quand elles sont bien réalisées de casser la garde de l’ennemi et de riposter.

Choix et testament spirituel qui permet de refaire des passages en changeant ses choix pour sauver certains protagonistes

Il y a plusieurs choses qui me dérangent avec ce jeu. La première est anecdotique, mais la plupart des pnj ne parle pas, on ne peut même pas avoir une ligne de texte avec eux. J’ai sauvé tout un village, personne ne me parle. Ensuite la gestion de la sauvegarde : on peut sauvegarder à tout moment, il y a une sauvegarde automatique, mais on peut pas charger une save. Après avoir sauvé tout un village, j’ai tué un villageois sans faire exprès, je ne peux pas revenir en arrière.

Un truc où j’ai eu du mal au début, c’est que moi j’aime bien sauvegarder, car je n’aime pas regretter et me taper une partie de jeu que j’ai déjà faite. Donc dès que je vois la possibilité de sauvegarder (via les bannières) je le fais. Mais dans ce jeu quand on sauvegarde sur une bannière déjà visitée, ça réinitialise les gardes, ce qui fait qu’on se tape des combats inutiles.

L’IA est vraiment catastrophique dans ce jeu, les ennemis ne te voient pas alors tu viens de zigouiller un mec à 5m d’eux et ils sont sourds comme des pots. Et dans les missions où des partenaires nous accompagnent ils sont souvent bloqués et ne te rejoignent pas tout de suite. Plus grave : dans une mission où il y avait du feu à plein d’endroits, mes coéquipiers fonçaient bêtement sur le feu et mouraient, ce qui me coûtait une ration précieuse pour les réanimer.

La difficulté est assez mal gérée, en effet je jouait en normal, certain boss sont balèzes mais après pas mal d’acharnement j’arrivais à les battre (merci Returnal de m’avoir montré la voie !). Mais passé un moment vers le dernier tiers du jeu, certains boss sont horribles et j’ai lâché l’affaire et joué en facile, les mecs étaient à 2 sur moi et je ne pouvais pas me soigner. J’ai fini le jeu en facile mais comme l’intensité montait aussi c’était juste agréable et pas pénible.

Pendant que je suis dans les reproches, quelque chose me dérange dans les discussions. C’est mal fait car on engage une discussion, on doit ensuite choisir « j’ai une question à te poser » et quand on a fini de poser des questions il faut sortir de deux menus et à la fin on a juste à dire un truc du genre « en fait non » (alors qu’on vient de poser une question) et l’autre répond « ah bon ok ».

J’ai commencé le jeu avec le doublage français, je trouve qu’il n’est pas terrible. Surtout dans les personnages secondaires. Je suis passé au doublage japonais, qui colle évidemment bien mieux avec des personnages japonais et la c’est top ! Mais ce qui est bizarre c’est que les Américains, français et anglais du jeu parlent avec un japonais parfait. Là où ça aurait été plus intéressant qu’ils parlent en anglais.

Le mode photo est plutôt bien pensé, car au lieu de nous mettre seulement une pause figée, on peut aussi en appuyant sur triangle avancer d’image en images, ce qui permet de faire pause juste avant un coup et de capturer le moment parfait. Le seul truc dommage c’est que j’aurais bien aimé pouvoir contrôler et revenir en arrière de quelques secondes si possible.

Le jeu a une durée de vie très grande si on fait toutes les missions, le hic c’est qu’elles sont assez répétitives. Il faut soit fumer tout le monde soit s’infiltrer discrètement mais si on est repéré c’est baston. Si on ne fait que les missions de l’histoire c’est quand même 25-30 heures. J’ai passé plus de 60h sur le jeu et j’ai bien aimé. Au passage j’ai été déçu par la fin de l’histoire, sans spoiler ça fini tout plat, sans truc épique, juste un énième combat..

Dans chaque mission, il y a des objectifs secondaires qu’on est pas obligé de faire, logique, mais qui rapportent du loot. Et c’est souvent battre des ennemis balèzes qui ne sont pas forcément sur la route principale mais plutôt si on fouille un peu pour certains. C’est pas mal comme ça on peut vraiment choisir son niveau de difficulté au sein même d’un niveau de difficulté donné.

Petit détail très japonais, mon personnage se balade avec n’importe quelles chaussures mais quand il est dans un dojo ou n’importe quelle maison il enlève ses chaussures automatiquement et est pieds nus.

Le jeu est généreux en contenu, peut-être même trop. On est assailli de loot, de nouvelles fringues, de notifications de l’amitié de certains protagonistes rencontrés.. Les menus sont assez chargés et au début, même avec des explications c’est un peu l’overdose. Il y a aussi énormément d’activité pas forcément très intéressantes à faire et le jeu en rajoute même, genre le jardinage après le end game.

Rise of the Ronin sur PS5 propose une expérience immersive dans le Japon de la fin du shogunat, mêlant réalité historique et fiction. Malgré des graphismes inégaux (on passe du très moyen au sublime) et une IA aux fraises, le jeu offre un gameplay fluide avec des combats dynamiques et une grande liberté de mouvement. Les missions sont nombreuses mais répétitives. Cependant, la richesse du contenu et la profondeur de l’histoire compensent en partie ces défauts. En dépit de ses imperfections, ROTR reste captivant et généreux en contenu.

Note : 4/5

Les plus

Contexte historique riche et bien intégré
Gameplay fluide et agréable avec une grande liberté de mouvement
Graphismes parfois magnifiés par les éclairages et la scénographie
Contenu généreux avec une durée de vie importante
Possibilité de refaire des passages avec des choix différents
Choix moraux influençant l’histoire
Doublage japonais immersif
Mode photo bien conçu

Les moins

Graphismes inégaux, surtout en début de jeu
IA des ennemis et partenaires souvent défaillante
Missions répétitives
Doublage français de qualité variable, notamment pour les personnages secondaires
Difficulté mal équilibrée, nécessitant parfois de changer de mode
Menus surchargés et parfois confus
Activités secondaires peu intéressantes et répétitives