Il y aura plusieurs écoles de pensées sur ce que ce que je considère comme excellent Edge Of Tomorrow. D’un côté le néophyte, qui abordera le film de la manière la plus saine possible, sans se soucier de la genèse de l’histoire. D’un autre le sacro-saint puriste qui n’hésitera pas à vous rappeler que ce film est d’origine Japonaise, qu’il est donc nul car honteusement Occidentalisé (le même qui connait parfaitement le Japon à travers ses Restau et la J-Jop) tout en n’oubliant pas de se tromper 9 fois sur 10 sur le fait qu’il soit un roman avant d’être un manga. Il y aura bien d’autres avis mais inutile de s’éterniser dessus.
Ainsi donc Edge Of Tomorrow est l’adaptation du roman Japonais All You Need Is Kill (titre original), roman de 2004 existant en version Anglaise sous le titre Edge Of Tomorrow. Puisque pour beaucoup le Japon littéraire se limite aux Mangas, nous le connaissons plus facilement en France dans son adaptation graphique, qui n’est pour la petite histoire pas encore achevée. Le roman et le Manga sont infiniment proches dans leur déroulement et dans l’approche des personnages (la fin semble tendre vers cela également), même si je trouve cela bien plus réussi dans le roman. Les personnages sont profonds, mais apparaissent plus vite caricaturaux dans le manga (la fille timide incroyablement belle, le ténébreux, toussa).
Dans cette histoire, la terre est envahie par une race d’extraterrestre, les mimics. Le jeune Keiji Kiriya est une nouvelle recrue de l’armée mondiale unie. Manque de pot, il meurt dès sa première bataille. Il meurt ? Pas tout à fait, car son décès le fait se réveiller un jour avant la fameuse bataille. Il se découvre ainsi pris dans une boucle temporelle, le ramenant invariablement au même instant après chaque nouvelle mort, si bien qu’il pense changer l’issue de la guerre.
Mais passons au film maintenant, car celui-ci pioche dans l’essentiel du scénario. La terre est toujours attaquée par des Mimics.
Mais ici point de jeune Japonais, seulement un héros Américain, ou plutôt anti-héros. William Cage est un gradé n’ayant jamais pris part au combat de sa vie. A la suite d’une tentative de désertion, il se retrouve catapulté en première ligne dans la prochaine grande offensive contre les Mimics, avec le grade de bleusaille de base. Totalement dépassé par les évènements, il meurt piteusement pendant la bataille qui s’avérera être un traquenard. Mais se réveillant la veille de la bataille, il découvre être pris dans une boucle temporelle, lui permettant de revivre indéfiniment cette journée. Incapable de faire plus en solitaire, il se tourne vers Rita Vrataski, seule humaine semblant tenir tête au Mimics.
Autant le dire tout de suite, cette adaptation n’est pas loin du génie. Premièrement, le scénario est relativement respecté mais s’affranchit de ses racines Japonaises. Il y a plus d’humour, et le déroulement se fait sans flottement. Des explosions, des monstres, des exosquelettes, ce n’est pas forcément le côté Blockbuster qui vous marquera le plus, d’autant plus que la 3D franchement accessoire voire médiocre ici.
On pourra reprocher au film de ne pas se pencher suffisamment sur les personnages (et d’en enlever au passage), ainsi que de simplifier le scénario. Je pense au contraire que cela se justifiait, un film n’ayant pas la même possibilité qu’un roman ou bd d’introduire correctement la psychologie d’un personnage. De même, le scénario gagne en lisibilité, là où le roman empile des complexités couches sur couches (vous savez, façon death note). Pour synthétiser, le film ouvre son histoire mais la simplifie, là où le roman cloisonne l’univers mais le complexifie.
Tom Cruise est parfait dans son rôle, sortant pour une fois la palette de l’antihéros. Emily Blunt, même si un peu sous-exploitée, assure une bonne prestation.
Mais la grande qualité du film est de ne pas rendre lourd les incessants retours dans le temps, variant les morts (de dramatique à hilarantes) et les situations. De même, les scènes plus dramatiques sont traitées, et c’est assez rare pour ce genre de film, sans exagération. On ne s’embrasse pas pendant des heures, on ne se promet pas maintes et maintes choses en même temps que l’orchestre démarre. Reste la fin qui… est sans doute trop hollywoodienne.
Pour résumer, sans doute le meilleur blockbuster de l’année. Un film qui démontrera sans doute le manque d’idée de la scène Hollywoodienne, mais également que l’on peut réussir parfaitement une adaptation.
Date de sortie : 4 juin 2014
Durée : 1h53min
Réalisé par : Doug Liman
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