Le premier Dishonored a été une vraie surprise pour moi, un jeu avec une ambiance, un gameplay ainsi qu’un level design au top, le tout créé par un studio français.
Quatre années se sont écoulées avant que la suite n’arrive et j’avoue que j’avais pas mal d’attentes ! Mon avis tout de suite dans le test !
Dishonored 2 nous laisse le choix dès le début entre Corvo et l’impératrice Emily Kaldwin qui a bien grandie depuis le premier épisode (15 ans avant). J’ai choisi de tenter l’aventure du point de vue de la jeune mais pas si inexpérimentée Impératrice déchue. Et comme je trouve le jeu plus intéressant ainsi, j’ai choisi de ne tuer personne et d’essayer de ne pas me faire repérer trop souvent.
Le début du jeu est déroutant car il faut donc jouer à cache-cache sans aucun pouvoir. Heureusement les premiers pouvoirs arrivent rapidement (si tant est que l’on fouille les niveaux à la recherche de runes et autres charmes d’os. Un des atouts principaux de Dishonored 2 est son excellent level design. Qu’importe la méthode choisie, il faut ruser ou avoir du skill pour arriver à ses fins. Dans Dishonored 2 il faut aller d’un point A à un point B (ou C/D d’ailleurs) et on a une totale liberté quand au choix de la méthode (infiltration ou bourrine) ainsi que du chemin. Les niveaux sont très bien construits, il y a le passage évident mais rempli de gardes, puis en regardant bien et en essayant on trouve des passages bien cachés ou des stratagèmes pour faire diversion. Cette liberté d’action combinée à une construction intelligente des niveaux et des pouvoirs variés font de Dishonored 2 un excellent jeu. Mais ce n’est pas tout. Dans le premier Dishonored, nous visitions les sombres recoins de Dunwall, dans sa suite nous allons à Karnaca, sur la côte exotique de l’île de Serkonos. J’ai trouvé Dishonored 2 plus varié que le premier en terme d’environnements. Certains niveaux sont mémorables, comme le manoir mécanique par exemple ou encore Poussièreville.
Visuellement le jeu est très réussi, les villes sont convaincantes, les modèles des personnages toujours aussi burinés et le monde salement réaliste mais en même temps pas photoréaliste mais avec une direction artistique de qualité et une vraie identité. Les textures sont très propres (j’ai testé la version PS4, les images d’illustration sont d’ailleurs tirées de ma console), la distance d’affichage est satisfaisante et le jeu est relativement fluide. (30 fps, à l’exception de quelques moments où le framerate chute mais rien de bien grave)
Par contre on sent que la PS4 souffre, à cause du bruit du ventilo mais surtout à cause des horribles temps de chargements ! Le jeu est die and retry, il arrive de mourir souvent, surtout si on tente des trucs et qu’on ne veut pas se faire repérer. Il est donc frustrant d’attendre quasiment 40 secondes pour pouvoir réessayer. Pareil pour les sauvegardes qui sont suffisamment longues pour agacer, surtout qu’il est conseillé de sauvegarder souvent si l’on veut progresser efficacement et ne pas se retaper une séquence difficile qu’on avait réussie. Il existe heureusement la sauvegarde rapide qui est bien pensée et plus rapide, même si elle ne peut pas être utilisée tout le temps. (Je m’explique, je fais souvent des sauvegardes à plusieurs emplacements pour pouvoir revenir en arrière quand j’ai fait fausse route dans un niveau. Avec une sauvegarde rapide unique, ce n’est pas possible.) Par contre je n’ai pas compris l’intérêt du chargement rapide car le temps est aussi long qu’un chargement classique.
Tant que je suis dans les défauts (qui sont néanmoins peu gênants vu la qualité du jeu), je n’aime pas la spatialisation du son dans Dishonored 2. Il arrive en effet d’entendre des conversations de protagonistes à plusieurs étages de moi, distinctement comme si j’étais à côté d’eux, ce qui casse un peu le réalisme et l’infiltration.
L’IA du jeu est assez classique, un ennemi ne repère pas un collègue qui s’étouffe à 1m derrière lui, par contre si on se fait repérer à 50 mètres, c’est une armée de gardes qui s’abat sur nous, venant de nulle part.
Les nouveaux pouvoirs d’Emily sont intéressants pour créer une diversion ou troubler un ennemi. Il faut vraiment trouver toutes les runes des niveaux pour pouvoir avoir tous les pouvoirs « lumineux » ou « sombres ». Aucun intérêt d’ailleurs d’avoir des capacités de tueur quand on veut épargner tout le monde !
Passons maintenant à un des autres points forts du jeu : son scénario et les choix laissés au joueur pour façonner son monde (et la fin de l’histoire). Comme dans le premier, le fait de tuer tout le monde aura plusieurs impacts, déjà le nombre de cadavres dans les rues fera pulluler des mouches de sang (c’était les rats et la peste dans Dishonored 1). Ces mouches énormes sont d’ailleurs intéressantes, un vrai fléau. Choisir de ne tuer personne et donc de ne pas faire sombrer le monde dans le chaos permettra aussi d’avoir une fin plus optimiste.
J’ai beaucoup apprécié le fait que cette impératrice explore son royaume et voit tout ce qui ne va pas et essaie de régler certaines choses. D’ailleurs j’ai adoré utiliser la pendule dans un niveau bien précis. L’idée est de voir via cet outil la pièce où l’on se trouve mais dans le passé.
A l’écran (comme sur la capture ci-dessus) on voit donc à gauche la maison impeccable il y a 3 ans et à droite la maison dans le présent toute délabrée. En une pression on inverse la vue et on se retrouve dans le passé au même endroit avec un aperçu du présent. Évidemment le premier intérêt est de se déplacer dans ce manoir car certaines portes sont condamnées à une époque et pas une autre, le second intérêt est d’éviter les gardes dans le passé tout en progressant. Je signerais pour un jeu entier sur ce concept, mais il marche terriblement bien sûr une partie d’un niveau de Dishonored 2. Dernier détail, je suis un fan du thème de la causalité (une modification du passé peut avoir des conséquences importantes dans le présent) et après ce passage dans le passé, certain détails on changé dans le jeu, je trouve ça remarquable de la part des développeurs même si c’est discret.
En terme de durée de vie, cela dépend vraiment du style de jeu choisi par le joueur. Perso j’aime bien prendre le temps de bien faire et d’étudier toutes les possibilités offertes par le niveau tout en ne me faisant pas repérer (et donc en planquant tous les gardes endormis). J’ai donc mis 19h pour finir le jeu mais il peut se faire en beaucoup moins de temps. Il y a un New Game + une fois le jeu fini qui permet de faire le jeu avec les pouvoirs de Corvo et Emily, je ne l’ai pas encore testé mais il promets d’être cool !
Dishonored 2 à un coté fantastique plus poussé que le premier. Les ennemis sont d’ailleurs plus variés grâce à cela. (Saletés de chiens mystiques !). J’apprécie qu’ils aient conservés les mêmes voix que dans le premier, notamment la voix du coeur jouée par Virginie Méry (Elena dans Uncharted)
Au final Dishonored 2 est un grand jeu, assurément mon GOTY 2016 avec Uncharted 4. Doté d’une direction artistique parfaite, d’un scénario intéressant, d’un level design ingénieux et d’une durée de vie assez longue, Dishonored 2 est vraiment réussi en presque tout point, malgré quelques petits défauts. Un jeu à posséder !
Note : 17/20
Dishonored 2 est sorti le 11 novembre 2016. On peut se procurer le jeu chez Micromania en cliquant ici.
Ah la la la celui-ci si tôt que je termine Last Guardian je me jette dessus 😀
La DA à l’air juste folle
tu conseils de faire le premier OPUS avant ou pas forcément ?
Je conseille de faire le premier avant. Ce n’est pas du tout obligé mais je pense que c’est moins évident de jouer au 1 après avoir fait le 2.