[Ciné] Critique : Conjuring : Les dossiers Warren

Genre de tous les raccourcis, l’horreur au sens « angoisse » est sans doute l’un des plus difficile à maitriser. Si son but est clair, coller les miquettes, les procédés mis en avant sont nombreux, mais malheureusement trop ancrés dans leur époque et leurs modes.

conjuring affiche

Comme n’importe quel fantasmes, surtout ceux en dessous de la ceinture, la peur va de pair avec l’invisible, le caché, le suggéré, chose redondante dans les plus grands succès comme Alien premier du nom, Psychose, Blair Witch et d’autres. C’est là sans doute le problème des films angoissants plus récents, trop en montrer, ou recourir à la systématique technique du sursaut, technique hélas largement reprise dans le jeu vidéo.

THE CONJURING

Mais voilà qu’arrive chez nous un des phénomènes outre Atlantique, The Conjuring (Conjuring : Les dossiers Warren – en Français), la promesse d’un vent de fraicheur putride. Ici le speech est conventionnel, sur fond d’histoire vraie (LA caution du film d’horreur en général), retraçant une des affaires de célèbres démonologues, le couple Warren. Les bases sont simples, une famille unie et sur la voie du bonheur, relativement pauvre, emménageant dans une bicoque isolée dont on ne sait absolument rien. Abritant un passé sordide, celle-ci va peu à peu dévoiler son caractère démoniaque, harceler et tenter de posséder ses occupants.

conjuring wilson

Premier point assez surprenant, et très rare pour le blasé que je suis (comprenez que j’adhère rarement au genre et sursaute encore moins), on apprécie ce film même pendant sa projection et pas uniquement à posteriori. Le rythme est parfaitement maitrisé, le crescendo horrifique magnifiquement dosé, et la gestion de l’angoisse proche de la perfection. Il n’y a guère que le dernier quart qui soit légèrement en deçà, moins original mais réussi.

Une montée en puissance progressive, jamais d’excès dans ce qu’il veut dévoiler, The Conjuring est une sorte de condensé de tout ce qui est efficace dans le genre Horreur. La scène la plus banale paraît armée de tous les outils horrifiques. Le spectateur impressionnable en prendra plein la vue, le spectateur plus exigeant y trouvera largement son compte.

Conjuring Warren Vera

Quelques grosses ficelles et quelques futilités sont de la partie, mais la grande force du film est de parfaitement jongler avec tous les codes du genre, ne reniant pas les évolutions de ces dernières années. Comme dans ton bon film, il joue au contraste, alternant affection et violence, calme et assourdissement sans aucun temps mort.

Le fond, quant à lui, reste très classique. L’histoire est simple et sans rebondissement, l’intrigue générale presque secondaire exceptée l’approche intéressante des époux Warren. L’Amérique et son gout pour les histoires du genre, nous n’échappons donc pas à la vision (mais cela était le cas dans la réalité) religieuse de la chose, l’opposition Dieu/démon, le symbolisme qui l’entoure, et bien sur le traditionnel exorcisme.

THE CONJURING

L’ensemble n’est donc pas novateur et ne risque pas de révolutionner le genre, il ne lui apporte pour ainsi dire rien du tout. Mais ce fond un poil classique n’éclipse pas ce qu’est le film : une exceptionnelle réussite formelle.

Merci à @Guifou pour cette critique ! Le film cartonne aux USA et arrive en France le 21 août 2013.

Conjuring : Les dossiers Warren est interdit aux moins de 12 ans.

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