[Ciné] Critique : 9 mois ferme

9 mois ferme

Dupontel, un cas à part dans le cinéma Français. Jonglant avec tous les sujets, légers et graves,  en artiste sans visage,  démontrant, dans ses trop  rares interviews, son intelligence bien au-delà du paysage classique. Il est, avec un Alexandre Astier par exemple, dans la veine des quelques très grands. 4 ans après le vilain, il revient en tant que réalisateur pour 9 mois plus tard.

Ariane Felder est une juge prometteuse au tribunal de Paris. Célibataire endurcie, carriériste  à la vie austère acceptant bien sa solitude, elle attend les promotions, se laissant parfois aller à la fête. Un réveillon très arrosé, justement, va bouleverser sa vie.  6 mois plus tard, sans aucune relation pourtant, la voilà enceinte. Remontant le fil de la fameuse soirée, elle découvre le géniteur en la personne de Bob, un cambrioleur récemment mis sous les projecteurs pour une affaire sordide.

A la manière d’un Astier (dernière fois que je le cite), Dupontel présente la comédie en verni, le speech est relativement glauque et proche d’un bon drame larmoyant, mais  cela sans compter le déluge d’humour noir cher à l’auteur. Absurde, gras, burlesque, gratuit, cintré,  il s’autorise à peu près tout pour faire avancer l’histoire. Du sang, des démembrements, un vieux martyrisé, des phrases ignobles, de la répartie façon Monthy python, la promesse d’un rire vraiment libéré.

Un rythme assez lent en soit, mais des phases en roue libre totalement jouissives, particulièrement dans les quelques scènes de narrations de Bob, simplet sympathique dans la veine d’un Bernie (en moins expérimental).  Petit plus, la présence de guest très furtifs  comme Terry Gilliam (ouvertement fan de Dupontel) ou Dujardin dans un clin d’œil pantomime.

Comme à son habitude, l’auteur ne veut pas faire passer de message, simplement raconter une histoire, vaguement inspirée par un documentaire, on traverse ce film simple l’esprit léger, sans souci. Un peu de gravité, notamment une allégorie judiciaire de la maternité, un peu de douceur, beaucoup d’absurde, une très bonne direction photographique, Dupontel reste au sommet.    Pas de reproche pour ma part, mais si vous n’accrochez pas à l’univers du bonhomme, aucune chance d’aimer 9 mois ferme.

Merci @Guifou pour cette critique !

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