Imagine toi un instant hors du monde, le temps infime d’une projection. Là, lové dans ta couette, tu t’échappes dans un univers duveteux rempli de couleurs pastel et d’archétypes rassurants. Dans un monde d’enfance quasi idyllique, celui que tu aurais souhaité en tous cas. Le temps de flâner, tu remontes au sommet de ton immeuble s’ouvrant sur une ville aux milliers de couleurs, entre l’écrasante vision de la modernité et l’ambiance de quartier que pouvait te décrire tes grands parents. Bronzer, arroser les plantes vertes, jouer à la console, espionner la belle voisine (ou le beau voisin), la vie quoi. Lou, la BD, et maintenant le film, est tout cela à la fois. L’exemple d’une retranscription plutôt réussie.
Petit phénomène de BD Française, Lou est l’œuvre de Julien Neel, auteur aussi à l’aise en graphisme qu’en scénario. Une fille entre enfance et adolescence comme idée de départ ? Pas original de prime-abord. Le graphisme si particulier et l’approche intelligente lui permirent pourtant de se classer quasi-instantanément comme un des modèles du genre. La BD est une chose, son adaptation en est une autre. Ce même Julien Neel étant aux commandes du film, nous avons tout pour avoir peur ou pour espérer… au choix.